Historique : Journées du Patrimoine
11 - 12 Septembre 2021
FEMMES ET PATRIMOINE
LE MOULIN SOETE, LES MEUNIÈRES ET LES MEUNIERS
Monument classé en 1978, le moulin Soete, joyau du patrimoine de Comines- Warneton fut restauré de
1982 à 1987.
Détruit par un incendie criminel en 1997, il fut re- construit à l’identique et replacé sur sa butte au mois d’août 2001.
Il fête les vingt ans de sa résurection cette année ! Du haut de ses trois étages, il domine fièrement le paysage. Ses ailes, drapées de rouge brassent allègrement le vent pour moudre le blé en farine.
La famille Soete construisit son moulin vers les années 1850.
Dominique-Aimé-Joseph Soete (1860-1936), père du dernier meunier,
épouse Hélène-Joseph Zoetart (1871-1917) le 9 novembre 1890.
De cette union naquirent huit enfants (4 filles et 4 garçons).
Hélène et Dominique durent fuire devant l’envahisseur et tout abandonner.
Ils trouveront refuge à Steenvoorde ou ils apprendront la destruction de leur moulin en octobre 1914.
C’est avec courage et ténacité qu’Hélène s’occupera d’élever sa famille nombreuse, tandis que Jean-Baptiste alors âgé de 17 ans trouve du travail en qualité d’aide-meunier sur le moulin Dereper de Steenvoorde, dont le meunier avait été mobilisé.
Jean-Baptiste sera mobilisé en 1916. Hélène, meurt à Steenvoorde et ne reverra jamais ni son “Capelle” ni son moulin.
On peut lire sur son image mortuaire :
“J’ai passé des années bien tristes et j’ai connu par surcroît les malheurs de l’exil, mais consolez-vous avec moi, vous m’avez été chers, je quitte un monde de misère pour un règne de paix.
Seigneur, que votre volonté soit faite et non la mienne.
Epoux bien aimé, je vous attends au Ciel...Enfants chéris, n’oubliez jamais les conseils de votre mère, afin que par une vie vraiment chrétienne vous méritiez de la rejoindre au séjour des bienheureux.”
Jean-Baptiste-Joseph Soete (1897-1977) sera démobilisé en 1919 après avoir connu l’horreur des tranchées de l’Yzer.
Dès son retour à Comines (Ten-Brielen) la famille s’empresse de tout mettre en oeuvre pour reconstruire son moulin en cherchant des éléments de moulins à Comines-France (moulin Desprez), à Annappes (moulin de Marchenelle) et un arbre qui servirait de pivot à Armentières.
La famille Soete sera la première à retravailler avec son moulin dès 1920.
Dominique Soete meurt en 1936 et c’est donc Jean-Baptiste qui reprend le flambeau.
Ce dernier se marie en 1937 avec Yvonne-Madeleine Roussel (1906-1970) qui lui donnera 7 enfants (3 garçons et 4 filles).
La meunière consacrera toute sa vie à son meunier et à l’éducation de sa famille nombreuse.
Mais les temps ont changé : l’ère des moulins à vent professionnels est révolue. La vieille machine n’est plus rentable et ne peut se battrre contre les minoteries indutrielles mues par l’électricité et les carburants fossiles.
Aucun garçon ne prendra la relève et le moulin cessera toute activité vers 1965.
Cependant, deux filles (Jeannette et Simone) marieront les frères Verbeke, boulangers.
Ainsi, elles resteront proches de la bonne odeur de farine !
A. De Campenaere
Guide et meunier.
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